Considérations de tatoueurs émérites à propos de leur métier
Les tatouages ??sont devenus courants : ce qui était autrefois considéré comme une marque de rébellion abhorrée par les grands-parents est considéré plus comme un rite de passage.
Aujourd'hui, près de 15% des Français ont au moins un tatouage, et parmi les jeunes âgés de 18 à 29 ans, le nombre s?élève à près de 30%.
Donc, c'est le bon moment pour se lancer dans le domaine du tatouage.
Mais durant votre apprentissage, peu importe à quel point vous êtes proche de votre maître tatoueur, il garde encore beaucoup de choses sur le travail qu?il ne vous enseignera probablement pas.
J?ai consulté pour vous quelques experts chevronnés des complexités de l'encrage. En voici quelques-uns.
1. Le domaine du tatouage est vraiment dur à pénétrer
Aujourd'hui, il y a plus de 4 000 salons de tatouage en France, comparativement à environ une poignée de tatoueurs professionnels en activité dans les années 60.
Mais alors que ce secteur est en plein essor, il est difficile de mettre la main à la pâte.
La première étape consiste à obtenir un apprentissage auprès d'un artiste de renom qui vous enseignera tout ce qu'il sait, mais cela peut prendre des années de persévérance.
« Je viens d'avoir un apprenti et il m'énerve depuis trois ans », explique un tatoueur du sud de la France.
Son meilleur conseil pour décrocher un apprentissage ?
« Sortir, apprendre connaître tout ce qui concerne cet art, se faire tatouer, mais même alors, ce sera probablement toujours non pour être pris comme apprenti. C'est vraiment dur. »
Le tatouage a été une industrie exclusive et secrète pendant des années.
La culture du « chacun pour soi » a ses racines dans les débuts du tatouage lorsqu'un artiste devait protéger les ficelles de son métier.
Certains étaient connus pour ses couleurs vives et leurs dessins d'inspiration japonaise.
Captivés par ce travail, d'autres artistes lui demandent comment il a concocté des couleurs si brillantes sur les affiches de son magasin, et cet enfoiré leur dirait d'ajouter de l'eau sucrée à l'encre.
Les imitateurs se rendraient ensuite vite compte qu'ils avaient été bernés.
« Tout le monde a ses secrets et ils ne veulent rien dire à personne d'autre. »
Vous devez gagner le droit d'acquérir leurs connaissances.
2. Les apprentis doivent être prêts à tout
Si vous parvenez miraculeusement à décrocher un apprentissage, préparez-vous à galérer.
« En tant qu'apprenti, nous pouvons vous faire faire n'importe quoi », dit cet autre artiste.
Pendant son propre apprentissage il a dû percer son nombril en tant que bizutage.
« Ils ont choisi l'anneau de nombril le plus ridicule », dit-il.
« C'était une chose en forme d?arc-en-ciel coloré et j'ai dû la laisser pendant 10 jours et montrer à chaque personne qui entrait dans le magasin. C'était horrible. »
Les rituels comme ceux-ci sont destinés à tester dans quelle mesure un apprenti est prêt à s?impliquer pour ce travail.
« C'est difficile, mais vous allez vite savoir si quelqu'un va y arriver ou non en fonction de ce qu'il veut sacrifier pour cette carrière », dit un célèbre tatoueur.
« Est-ce que tu l'aimes ce métier ou est-ce que tu veux juste faire partie du spectacle ?
Vous devez prouver que vous êtes juste l'humble élève. »
3. Ils ont pratiqué sur eux-mêmes
Il peut s'écouler des mois ou années avant qu'un artiste en formation puisse manier un dermographe.
Quand ils obtiennent finalement leur droit de tatouer une vraie peau humaine, c'est souvent leur propre corps. « J'ai juste été mon propre apprenti en tatouage », dit cet autre artiste.
« C'était un terrible tatouage. Il s'est avéré horrible.
Mais j?ai appris de ça et maintenant j?ai compris que les choses ont plus de sens à chaque nouveau tatouage. »
De temps en temps ils vont faire tatouer leurs amis proches ou même leur professeur.
Ce mentor dit qu'il était le sujet de la première tentative de tatouage de son apprenti.
« Si je ne suis pas assez courageux pour cet essai, comment puis-je suggérer que d'autres personnes le fassent ? ».
« Je voulais leur montrer que je crois en toi, tu peux le faire. » Courageux quand même !
Mais on peut aussi pratiquer sur la peau d'orange, la peau artificielle et les oreilles de porc.
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4. Ils sont de bons conseils
Si vous cherchez un soutien pour votre désir brûlant d'obtenir un tatouage au niveau du cou, vous ne l'obtiendrez probablement pas de votre salon de tatouage local, sauf si vous êtes plus âgé et avez un emploi stable.
Beaucoup d'artistes refusent catégoriquement de tatouer le cou, le visage et les mains pour les jeunes parce qu'ils savent que cela pourrait affecter le reste de leur vie.
Et leur embauche.
« Je ne me sens pas comme à 18 ans, vous comprenez le risque de cela ».
« C'est énorme. Je me sens d'un point de vue moral et éthique, je pourrais le faire et être payé, mais changer totalement ou gâcher la vie de cet enfant ».
Selon un récent sondage, 61% des gestionnaires des ressources humaines ont déclaré qu'un tatouage nuirait aux chances d'embauche d'un candidat.
« Les gens pensent que c'est de l'argent que vous détournez, mais cela me laisse plus de temps pour faire quelque chose de plus positif.
Sinon, vous êtes en train de vider cette personne d'au moins la moitié de leurs opportunités d'emploi. »
5. Un bon artiste dira non
Quel que soit votre âge ou votre statut professionnel, il y a des tatouages ??que certains artistes ne vont pas faire, soit parce que ce n'est pas leur spécialité, soit parce qu'ils savent que ça ne va pas bien ou qu'ils ne guérissent pas bien.
Les professionnels seront honnêtes à ce sujet.
Les petits dessins complexes peuvent ne pas bien vieillir et les tatouages ??au doigt ne dureront pas.
Un bon artiste vous mettra en garde contre ces complications potentielles et peut-être même refusera le travail.
Parce que leur activité repose sur des références, leur art est une publicité, alors il vaut mieux être bon.
« Un bon artiste vous dira non parce que votre argent ne vaut pas sa réputation ».
Mais ce n'est pas toujours vrai, surtout pour les artistes moins expérimentés qui cherchent à gagner autant d'argent que possible.
« Ils n?ont probablement pas été éduqués par une personne qui leur a bien appris », dit ce tatoueur.
« C'est devenu une industrie où les gens ouvrent une boutique qui ne connaît rien au tatouage et qui embauchent des gens qui ne connaissent rien au tatouage et qui ne font que gagner de l'argent. »
6. Ils détestent quand vous ne consultez pas leur portfolio
La grande bête noire des artistes est lorsque les clients ne regardent même pas des exemples de leur travail avant de demander un tatouage.
C'est un peu comme embaucher un architecte d'intérieur pour réorganiser votre maison sans regarder ses précédentes réalisations.
« Je veux que mon travail se vende ». « Je veux que tu regardes ça et que tu réalises que oui, je suis le seul tatoueur pour toi. »
7. Ils en ont ras le bol du symbole « infinity »
Les tendances du tatouage vont et viennent (les symboles tribaux sur le bas du dos sont heureusement tombés en désuétude ), mais celui-ci ne cesse de s'accrocher.
Il y a eu une énorme augmentation des demandes pour le symbole de l'infini (qui ressemble en quelque sorte au chiffre huit) au cours des dernières années.
« Un gars avec qui j'ai travaillé en a fait quatre ou cinq en une journée », explique ce tatoueur.
« C'est un design pauvre et ennuyeux. » Peut-être que c'est sur Pinterest ou ailleurs. « En effet, mais c'est aussi sur beaucoup de célébrités, y compris Kristen Stewart par exemple ».
Et les célébrités ont une énorme influence sur les tendances du tatouage.
8. Ils font des erreurs tout le temps
Ils savent juste comment les couvrir afin que le client ne sache jamais.
« Chaque artiste de tatouage bousille son travail » dit un artiste qui veut rester anonyme.
« Nous prenons juste le temps de le réparer au fur et à mesure, en ajoutant une touche ici ou là, un peu plus de contraste. Aucun client ne le remarque. »
9. Vous pouvez troquer avec eux
Tous les tatouages ??ne doivent pas être payés en espèces. « J'adore le troc, car les deux parties concernées obtiennent toujours ce qu'elles veulent », explique mon interlocuteur.
« Pas d'argent échangé, c'est facile.
Le meilleur troc auquel j'ai participé était probablement quand j'ai reçu une moto Kawasaki.
C'était vraiment la bonne affaire. » Que ne fait-on pas pour éviter de payer trop d?impôts !
10. Les hommes sont les plus douillets
Les femmes supportent le piquage de leur peau avec des aiguilles beaucoup mieux que les hommes.
« Habituellement, la chose la plus amusante est que plus le type est costaud, moins il supporte la douleur ».
Celui-ci me confie l'histoire d'un homme qui voulait un « tatouage style Metallica » mais qui ne pouvait pas gérer la douleur.
Il quitta le magasin avec une seule ligne qui descendait sur son biceps.
11. Cela paie les factures
L'industrie du tatouage est autosuffisante à bien des égards.
Par exemple, les gens s'arrêtent rarement à un seul tatouage.
Selon une enquête, environ la moitié des « milléniaux » ayant des tatouages ??en ont plus d'un, et 18% en ont six ou plus.
Mais il y a aussi beaucoup d'argent à faire pour couvrir les anciens tatouages.
« Je gagne plus d'argent avec les gars de la rue qu'avec les nouveaux clients », ce qui signifie que ses concurrents font de mauvais tatouages ?.
« Il y a toujours un nom ou un prénom à couvrir. » Et en parlant de noms ...
12. Il n?y a que 3 noms que vous devriez tatouer
Selon les tatoueurs, si vous voulez obtenir un nom encré sur votre corps pour toujours, il ne devrait appartenir qu'à vos animaux de compagnie, à vos enfants ou à un parent décédé.
13. Le corps des tatoueurs est soumis à beaucoup de contraintes physiques
« Si votre dos ne vous fait pas mal, vous ne travaillez pas assez ».
« J'ai des douleurs au cou maintenant après plusieurs années d'être courbé.
Les problèmes de dos sont très fréquents, tout comme les problèmes de main et du cou et des yeux. Ça doit faire réfléchir. »
Pour ceux qui veulent aborder ce passionnant métier, ces quelques confidences devraient vous faire réfléchir.
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